Lorsque Steven van de Velde se tenait devant le tribunal après avoir été reconnu coupable de viol sur une fillette britannique de 12 ans, le juge lui a dit : « Vous auriez pu participer aux Jeux olympiques. Vos espoirs de représenter votre pays ne sont maintenant rien qu'un rêve brisé. » Mais après avoir purgé seulement un an d'une peine de quatre ans de détention, il a été autorisé à reprendre son entraînement.
Hier, une décennie après avoir commis son crime, van de Velde a pris sa place sur la scène sportive la plus prestigieuse du monde. Lorsqu'il est entré sur le terrain de volleyball sous l'ombre de la tour Eiffel, il a été hué. Il semble que les spectateurs étaient enfin unis — quelque chose que le tableau 'inclusif' de la cérémonie d'ouverture avec des drag queens et des stars de la pop déchues n'a pas réussi à faire. La désapprobation de la foule a irrité le coéquipier de van de Velde, Matthew Immers, qui a déclaré aux journalistes : « Il a reçu sa punition, et maintenant, il se comporte bien. »
Van de Velde n'était pas censé avoir à se défendre devant la presse internationale. Parmi les milliers de concurrents, lui seul a bénéficié d'une dispense spéciale l'exemptant de la responsabilité de donner des interviews aux médias. John van Vliet, l'attaché de presse de l'équipe néerlandaise, a pris sa place. Il a été assez franc sur son rôle, admettant : « Nous protégeons un violeur d'enfant condamné. » Interrogé sur le message que la sélection du joueur envoie aux survivantes d'abus sexuels, van Vliet a répondu : « Je n'ai pas de message. »
Mais que van Vliet ait quelque chose à dire ou non, la participation de van de Velde envoie un signal fort à la moyenne d'une femme sur quatre estimées avoir été violées ou agressées sexuellement, et à celle d'une fille sur dix estimées avoir subi des abus sexuels. Cela leur dit qu'elles n'ont pas d'importance. Que l'avenir de leur agresseur est plus important que le leur.
La décision morale apparemment difficile de permettre à un violeur d'enfant de concourir a été déléguée par le Comité International Olympique (CIO) aux Néerlandais. Bien que cela soit courant, étant donné le crime pour lequel il a été condamné, c'est un abandon lâche du devoir du Comité.
Il convient de garder à l'esprit les bagatelles qui peuvent ruiner les ambitions des espoirs olympiques. Cette année, la gymnaste japonaise Shoko Miyata a été renvoyée chez elle par son équipe après avoir été surprise en train de fumer une cigarette. Lors des Jeux précédents, l'athlète américaine de course à pied Sha'Carri Richardson a été exclue de la compétition après avoir fumé du cannabis — pas vraiment une drogue ayant pour but d'améliorer les performances. Il semble que les Néerlandais n'aient pas de telles scrupules.
Il est ironique que van de Velde ait reçu l'honneur rare de devenir un Olympien à une époque où la culture du boycottage et de la censure fusent à travers le monde occidental. Il semble qu'un homme puisse commettre le crime le plus odieux imaginable et que ses coéquipiers, et même son pays, le soutiendront s'il fait preuve de suffisamment de talent à frapper une balle par-dessus un filet.
Être un Olympien ne consiste pas seulement à représenter son pays, ni même à être le summum de la réussite humaine : c'est aussi être un modèle. C'est un honneur accordé aux très rares athlètes exceptionnels qui symbolisent l'excellence.
C'était il y a exactement un siècle à Paris que la devise Citius, Altius, Fortius (« Plus vite, plus haut, plus fort ») a été utilisée pour, selon les mots du cofondateur du CIO Pierre de Coubertin, « représenter un programme de beauté morale ». Aujourd'hui, cependant, en regardant la tache sombre que van de Velde a apportée aux Jeux, cette haute ambition sonne creux. Mais la honte de son crime n'est pas seulement sienne. Elle appartient à tous ceux qui sont prêts à passer sous silence le viol d'un enfant contre la chance d'une médaille.
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SubscribeOui, mais est-ce qu’il joue bien ?
Ce n’est pas la faute du CIO, ou des instances sportives bataves, si la justice estime qu’un pédo-criminel doit pouvoir ressortir libre au bout d’un an et reprendre l’entraînement. Ce sont les valeurs du système judiciaire hollandais. Que le CIO, instance internationale, respecte.