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juin 26, 2024 - 2:30pm
Le rallye de l’IA continue de progresser, propulsant le marché boursier américain à de nouveaux sommets et augmentant sa part de capitalisation boursière mondiale à son plus haut niveau depuis la crise financière. L’optimisme contagieux a incité de nombreuses sociétés de courtage à revoir à la hausse leurs objectifs pour le S&P 500, certaines prévoyant une hausse supplémentaire de 10 % d’ici la fin de l’année. À la tête de ce mouvement se trouve Nvidia, le fabricant de puces dont les bénéfices augmentent de 50 % par an.
Ainsi, son récent effondrement soudain — sa valeur boursière ayant perdu un demi-milliard de dollars en une semaine seulement (avant de se corriger quelque peu) — ne peut que sonner l’alarme. Cela s’explique par le fait que, lorsque les actions liées à l’IA sont exclues, le reste du marché boursier est en réalité en baisse. En fait, un large éventail d’actifs est également en baisse. L’immobilier commercial continue de s’effondrer ; les obligations gouvernementales, malgré leur rebond par rapport aux taux plus bas de l’année dernière, sont depuis plusieurs années dans ce qui semble être un long marché en baisse ; la cryptomonnaie traverse actuellement une période particulièrement difficile, le Bitcoin ayant chuté de plus de 20 % depuis son pic en début d’année ; et les marchés boursiers de la plupart des autres pays développés ont contrecarré la tendance américaine et ont commencé à glisser au cours du mois dernier.
Les baisses partout ailleurs peuvent refléter un rééquilibrage majeur alors que l’argent du monde entier afflue vers les entreprises américaines qui mènent la révolution de l’IA. Si c’est en effet le cas, le reste de l’économie commencera à bénéficier des gains de productivité des géants de l’IA, et le marché plus large sera à terme entraîné dans leur sillage. Ce qui est arrivé à Nvidia pourrait donc n’être qu’un bref accroc dans une ascension continue.
Cependant, il est également possible que les hésitations de Nvidia soient un avertissement sur ce qui pourrait arriver. Bien que certains analystes insistent sur l’impact considérable de la productivité de l’IA, nous ne savons pas encore ce qu’il en sera. En attendant, extrapoler à partir des bénéfices exceptionnels de Nvidia pour faire des prédictions touchant le reste du secteur de l’IA, voire le marché plus large, pourrait être un peu exagéré. Il se pourrait donc simplement que des doutes commencent à s’insinuer sur le marché.
La concentration des gains du marché dans un nombre de plus en plus restreint d’actions pourrait au contraire représenter quelque chose de tout à fait différent quant à la confiance croissante, formant plutôt un focus de plus en plus étroit. Il se pourrait que le marché dans son ensemble heurte un iceberg et que le message n’atteigne tout simplement pas la salle de bal, l’iceberg dans ce scénario étant la liquidité du marché. Il y a des signes précoces que l’argent facilement disponible qui a alimenté le rallye de ces dernières années commence maintenant à se figer.
Alors que le message des banques centrales pénètre lentement chez les investisseurs — que ce soit une ou plusieurs baisses de taux cette année ; nous ne connaîtrons probablement plus jamais les taux ultra-bas du passé — ils commencent peut-être enfin à resserrer leur ceinture. Dans ce cas, ils pourraient réduire leurs investissements et concentrer leurs fonds sur les quelques entreprises qui promettent encore des rendements exceptionnels. Tout comme la poupe du Titanic pointait hors de l’eau alors que le reste du navire sombrait, le marché pourrait faire une dernière poussée avant que tout ne s’effondre.
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