Le dramaturge et scénariste Aaron Sorkin a encouragé aujourd'hui le Parti démocrate à nommer le sénateur républicain Mitt Romney comme candidat à la présidence.
Dans un essai, en tant qu’invité pour le New York Times, Sorkin, qui a créé la série dramatique politique The West Wing et a remporté un Oscar pour avoir écrit le scénario de The Social Network, soutient que l'ancien candidat présidentiel républicain Romney « gagnerait suffisamment de voix républicaines pour gagner, probablement largement » contre Donald Trump. Sorkin ajoute que la nomination du sénateur de l'Utah serait « une démonstration claire et puissante que cette élection ne concerne pas les enjeux habituels des élections, mais d’empêcher un homme dérangé de prendre le pouvoir ».
Sorkin est un fervent partisan du Parti démocrate depuis plusieurs décennies. Entre 1999 et 2013, il a fait don de 289 400 $ aux campagnes du parti et il a également écrit des publicités de campagne pour les Démocrates lors de l'élection présidentielle de 2004.
Lorsque Trump a battu Hillary Clinton à la présidence en 2016, Sorkin a publié une lettre ouverte à sa femme et sa fille adolescente, qualifiant le résultat de « vraiment horrible » et Trump de « porc totalement incompétent avec des idées dangereuses, un trouble psychiatrique sérieux, aucune connaissance du monde et aucune curiosité pour apprendre ». Il a ajouté au sujet du parti Républicain que « le [Ku Klux] Klan est le vainqueur [de l’élection] de la veille. Nationalistes blancs. Sexistes, racistes et imbéciles, » et a suggéré qu'il allait y avoir « une fête au siège de l'État islamique ».
Dans l'article d'aujourd'hui du NYT, Sorkin qualifie également Trump de « dangereux imbécile avec un trouble psychiatrique notable » et de « camion-benne plein d'ignorance et de mauvaises intentions ». Il accuse également le candidat du GOP de « traiter la loi comme quelque chose pour les pigeons et les pauvres » et d'être « un héros pour les suprémacistes blancs ». Arguant qu'il n'y a pas de Démocrate qui se démarque significativement par rapport à M. Biden, Sorkin affirme que la nomination de Romney pour affronter Trump « nouerait la gorge des gens avec non seulement son appel à l'unité pour arrêter Donald Trump à tout prix, mais aussi avec son originalité et son sens du sacrifice ».
Romney est sénateur en Utah depuis 2019, ayant précédemment été gouverneur du Massachusetts. Il a été le candidat républicain à la présidence en 2012, mais a perdu face à Barack Obama, déjà en place, et Sorkin suggère dans son article d'aujourd'hui que l'une des forces de Romney est qu'il « n'a pas besoin d'être présenté aux électeurs ». Lors du premier procès de destitution de Trump en 2020, Romney a été le seul sénateur républicain à voter pour condamner alors le Président, et s'est depuis imposé comme le principal critique du parti du candidat de cette année. Il a annoncé l'année dernière qu'il ne briguerait pas de réélection au Sénat en 2024.
L'opinion de Sorkin dans le NYT aborde les objections que pourraient avoir les électeurs démocrates aux politiques conservatrices de Romney, concédant que le sénateur de l'Utah ne soutient pas le droit à l'avortement et qu’il est peu susceptible de « relever agressivement le salaire minimum, renforcer l'éducation publique, renforcer les syndicats, étendre les droits des personnes transgenres et promulguer une réforme fiscale progressive ». Néanmoins, l'écrivain affirme que Romney n'est pas « un voyou de dessin animé qui n'a rien fait d'autre que regarder la télévision pendant que la foule qu'il a rassemblée battait et utilisait des Tasers sur les policiers ».
Joe Biden a été soumis à une pression croissante de la part de hauts responsables démocrates pour se retirer, avec 37 législateurs démocrates et indépendants l'encourageant à quitter la course à la Maison Blanche. Obama aurait exprimé des inquiétudes concernant la capacité de Biden à se présenter, et l'article de Sorkin encourage l'ancien président à « nous rappeler, une fois de plus, que nous ne sommes pas des États rouges et bleus, mais les États-Unis, en soutenant pleinement son ancien rival [Romney] ». Nominer un républicain pour battre Trump, selon Sorkin, est « un grand geste. Un sacrifice. Cela nous nouerait la gorge. » De plus, ajoute-t-il, « ce serait la fin de Donald Trump dans la politique présidentielle. »
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